Son Excellence Monseigneur Guy Sansaricq est le premier Évêque Haitiano Américain de la diaspora et fondateur du Centre National de l’Apostolat HAITIEN à l’étranger. Il est le directeur du Radio Journal Solidarité et fondateur du Centre National de l’Apostolat HAITIEN à l’étranger. Il célébra son 51ème anniversaire de vie sacerdotale le mois de Juin Dernier. Le 22 Aout ce sera son sixième anniversaire de vie épiscopale. Nous profitons de son sixième anniversaire pour avoir un entretien avec lui pour les lectrices et les lecteurs du bulletin électroniques hebdomadaire du Centre National de l’Apostolat Haitien à l’étranger. Bonjour Monseigneur Sansaricq. Entrevue avec Monseigneur Guy Sansaricq1.-QUELS SONT D’APRES VOUS LES GRANDS DEFIS DE LA PASTORALE HAITIENNE EN DIASPORA?Cette question réclame une certaine analyse de la population Haïtienne en diaspora. Il faut d’abord s’empresser de dire que cette population est très diversifiée.Le premier défi de la pastorale catholique Haïtienne est la difficulté de réunir les agents pastoraux Haïtiens pour l’élaboration d’un plan commun d’action et l’établissement des priorités. Les prêtres dispersés à travers le pays sont très absorbés par leurs ministères régionaux et les obligations des diocèses respectifs. Ils dépensent presque toutes leurs économies à soutenir les neveux, nièces et parents nécessiteux et ont tendance à laisser aux autres le soin des réflexions communes. Il s’en trouve même à penser que c’est une perte de temps, palabres inutiles. Il y a donc peu d’investissement de temps consacré à la concertation. Au fond, il y a peut-être ici un trait culturel. Nous n’appartenons pas à une culture de réflexion Comme deuxième défi, disons que la pastorale haïtienne se conduit généralement à l’intérieur de paroisses multi-ethniques où le prêtre en charge, maitre ultime des décisions locales, n’est pas haïtien. Le prêtre HAITIEN est parfois dans ses petits souliers et n’a pas toute la marge nécessaire à ses activités. Il est parfois comparable à un oiseau aux ailes taillées. Ses capacités de mouvement sont restreintes. Comme troisième défi, nous pouvons signaler les conditions sociales misérables des fidèles qui fréquentent nos églises. Les Haïtiens plus prospères n’habitent pas nos ghettos ethniques. Ils fréquentent les paroisses de leur voisinage. La masse des pauvres et les gens de petits moyens qui en grande majorité participant à nos célébrations créoles n’arrivent pas à soutenir les frais élevés d’entretien d’une paroisse. Sait-on que les frais annuels d’assurance de vieux immeubles s’élèvent souvent à $ 50.000.00. Quand il faut assurer pardessus cela les salaires d’un gardien de cour, d’une secrétaire et de deux prêtres, leur assurance de santé, les frais d’électricité, de chauffage, de réparation etc., une quête du dimanche rapportant moins de mille dollars est dérisoire. C’est le cas de plus d’une paroisse. Quand l’Évêque décide de fermer les portes de ce bâtiment couteux pour inviter les fidèles à se regrouper dans une paroisse voisine, l’on crie alors à l’injustice mais les faits parlent plus fort que nos plaintes. Peut-être aussi que bon nombre d’entre nous n’ont pas été éduqués à contribuer régulièrement aux activités communautaires. En Haiti, le soutien à l’Église tend à être très faible. Nous sommes portés par l’aide étrangère. Nous avons besoin de grandir dans notre esprit de prise en charge responsable. Comme quatrième défi, nous avons affaire à une population plus dévotionnelle que croyante. La ferveur de nos fidèles est touchante, leur supplication émouvante. Mais derrière cet écran sentimental, l’on s’aperçoit vite qu’il se cache une grande ignorance de la Bible et de la doctrine de l’Église. Sans une assise scripturaire et doctrinale, l’édifice est fragile. Nous avons besoin de programmes intenses d’éducation de la foi. L’explicitation du mystère du Christ, de ceux de la grâce, de l’Église et de l’Eucharistie mérite une attention soutenue. Le mystère de la communion au Christ et de notre participation à la vie trinitaire, l’appel universel à la sainteté ne semblent pas résonner fort dans les cœurs bouleversés de nos fidèles. Ils tendent à appeler au miracle plutôt qu’à s’équiper de lumière et de force pour faire face aux problèmes de l’existence. L’on pourrait encore ajouter bien des choses! Mais contentons-nous Du peu qui a été dit. Malheureusement, un texte bref n’incorpore pas toutes les nuances et précisions d’un discours élaboré. 2.- PARLEZ NOUS DE VOTRE EXPERIENCE COMME EVEQUE? Le mot évêque se traduit EPISCOPUS en latin, un mot qui veut dire surveillant, superviseur. L’Église est un corps organisé. Il faut donc qu’il y ait dans son sein une structure d’autorité pour préserver l’ordre dans les rangs des fidèles. Il y a donc un sacrement de l’ORDRE, conféré par l’imposition de la main des successeurs des Apôtres. J’ai reçu ce sacrement de l’ordre avec beaucoup d’humilité me rappelant les mots de l’Épitre aux Hébreux “Personne ne s’attribue cette charge par lui-même.” Cette nomination m’a permis d’étendre mon ministère à des cercles plus larges. Des portes nouvelles se sont ouvertes pour moi. Je me réjouis de pouvoir témoigner de ma foi à une audience élargie, tout cela pour la Gloire de Dieu. 3.- COMMENT SE PREPARE –T-ON DANS LA COMMUNAUTE CATHOLIQUE DE LA DIASPORA A CELEBRER L’ANNEE DE LA FOI PROMULGUEE PAR LE PAPE BENOIT XVI? CETTE ANNEE NOUS LE SAVONS SE DEROULERA DU 11 OCT 2012 AU 24 NOV. 2013? Elle se célèbrera d’abord au sein de chaque diocèse dont les Haïtiens font partie intégrante. La communauté Haïtienne participera pleinement aux programmes mis en place par leurs Évêques et curés respectifs. Au plan proprement HAITIEN: Nous ne manquerons aucune occasion pour appeler nos gens à grandir dans la foi, porte du salut. 4.- COMMENT AVEZ-VOUS VECU VOTRE VOYAGE RECENT EN HAITI POUR PARTICIPÉ À L’ORDINATION EPISCOPALE DU NOUVEL EVEQUE DE FORT-LIBERTE. J’ai été heureux de fouler du pied le sol qui m’a vu naitre. J’ai rencontré une population extrêmement affairée, marchant précipitamment dans les rues de la ville et sur tous les chemins comme les fourmis dans leur niche. Malgré cela, il m’a semblé qu’il y avait une légère amélioration du niveau de vie. Les débris dans les rues de Port-au-Prince ne sont plus visibles, la plupart des tentes qui abritaient les victimes du tremblement de terre ont été enlevées. Le volume de la circulation véhiculaire à Port-Prince comme au Cap est très élevé. En un mot, Haiti n’est pas morte. C’est une nation qui lutte pour se relever. Réjouissons-nous-en! 5.-COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE RADIO SOLIDARITE QUI VA CELEBRER SON 2 EME ANNIVERSAIRE Les moyens de communication électroniques ont acquis ces jours ci une importance considérable. A ce niveau Radio Solidarité remplit pour la pastorale Haïtienne et pour notre population générale une fonction extraordinaire. Tout cela a été possible grâce au dévouement sans égal de Mr. Buteau Espiègle (de son nom de plume Brother Tob) qui sans salaire se dévoue nuit et jour au service de cet instrument d’Évangélisation qui se veut catholique, HAITIEN et Universel, cette radio qui veut instruire, Informer, Édifier et Former notre population. Cette radio est très connue en Haiti, son bulletin hebdomadaire très prisé. On ne le croirait pas, cette radio coute cher. Les équipements sont dispendieux et ont souvent besoin de réparation, il faut se procurer des CDs nouveaux à tout moment, les frais téléphoniques des entrevues sont élevés. Il serait urgent que la population nous soutienne financièrement. Nous avons besoin d’étendre le champ d’écoute de cette Radio. Ce serait heureux si l’on pouvait capter ses ondes dans les radios des voitures et les radios ordinaires des domiciles. Nous y travaillons espérant qu’un expert qui lit ces lignes voudra bien offrir ses services gratuitement. Que Dieu te bénisse cher Buteau! Nous confions l’avenir de Radio Solidarité à la Divine Providence! 5.- QUELQUES MOTS POUR LA JEUNESSE HAITIENNE DE LA DIASPORA? Nous savons qu’elle ne lira pas ce texte long rédigé en Français. Disons lui tout simplement; We are the first wave. You are heirs of our efforts. We look at you with love and tremendous hope. Discover Jesus, the Font of Life. He did not come to tell us: Don’t do this, don’t do that! Learn to accept sacrifice for the sake of Love. Love springs from the heart not from the senses. Grow in your humanity! Become agents of renewal! Discover the power of Love! Find Jesus! |